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MARTHA, CHRISTEL, PASCALE, FRIDA KAHLO :
LA CROISÉE ÉVIDENTE DE QUATRE CHEMINS

« La beauté étrange de Frida est à la mode, son mono sourcil plane dans l'air du temps.
Pour nous trois, artistes et femmes, cela dépasse les apparences. Nous nous sentons nourries par Frida. Nous sommes ses héritières.


C'est ce que nous essayons de raconter dans cette exposition. Cette filiation, au-delà des mots.


« Inspiration Frida » parce qu'elle est notre sujet. Mais aussi parce qu'elle nous accompagne dans notre souffle créatif. Un vrai vent de liberté.


Et un défi. Si facile de tomber dans le cliché, de copier Frida ; nous voulons juste sentir et traduire avec notre style et nos moyens propres ce que cette vie de femme et d'artiste a laissé comme traces en nous.


Martha Barrachina est peintre. Elle vient du Salvador, le sud l'habite avec ses fleurs, ses fruits et ses cactus hauts en couleurs. Le temps sous le soleil peut s'étirer pour Martha, elle a cette patience-là. Le souci du détail, la sensualité des ombres portées. Et puis elle peut mâcher les mots de Frida, elle parle espagnol. Quel privilège ! Le sourire de Martha jusque dans sa peinture.


Mêmes doigts d’orfèvre pour Pascale Marque, notre couturière ; même œil averti, même sensualité. Pascale caresse les étoffes, les adoptent et les transforme en tenue unique, en oeuvre.


Frida aimait les tissus, les vêtements et les représentait dans ses tableaux de façon très vivante. Et peut-être ainsi son corps blessé n'y paraissait plus, regagnait en souplesse.


Dans ces tableaux, Pascale peut décrypter la vie dans les plis, la ronde des dentelles, la rigidité des corsets. Et les éveiller à sa façon. Tirer des fils, couper, mesurer, assembler et imaginer une Frida habillée dans le monde d’aujourd'hui.


Moi, je parle du corps. Avec beaucoup d'énergie, comme Frida. Ma peinture presse le vivant, fouille les visages. Mais comment faire avec cette grande prêtresse d’elle-même ? Tant d'autoportraits depuis l'accident qui lui imposa le lit et le miroir. J'ai cherché dans les interstices, dans les photographies, les films, dans le regard de Diego... Echapper à ton contrôle, Frida, pour mieux te rendre hommage.


Trois approches, une même quête. »                                                           

 

CHRISTEL LELEU-FERRO




 

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